La notion de « conflits de loyauté » perçue par nombre d’intervenants (éducateurs, enseignants, thérapeutes, directeurs, juges, curateurs...) au fil d’accompagnements d’enfants, d’adolescents, jeunes adultes, semble pointer un enjeu psychique diviseur, sans pourtant faire l’objet d’un travail : conflit principiel, pour sous-tendre un pacte indispensable avec la vie, assez sensible et paradoxal pour à l’inverse, avoir un effet de négativité et d’écrasement.
Mais ce qu’on nomme « conflit de loyauté », semble aussi sous-jacent et venir buter au cœur même de la logique institutionnelle du projet personnalisé, voire à sa racine, au risque de faire vaciller l’enfant dans ses liens, avec ses cascades de mises en actes, répétitions comportementales ou symptômes, dans, ou hors de la famille (ou en famille d’accueil). Il s’agit de déplier l’échiquier théorique sous-tendant les pratiques professionnelles et institutionnelles actuelles, d’ouvrir cette notion apparemment « explicative » qui maintient un angle mort sur l’extrême hétérogénéité de ce qui s’y joue sur un plan clinique tant en termes de force que de détresse… Au fond, comment mieux prendre en compte le prix à payer pour pouvoir enfin devenir soi, sans se perdre, sans abandonner ou s’abandonner ?